

Robert Misrahi , Professeur émérite de philosophie Date : 16/06/2012 Lieu : CCIC Cerisy la Salle Durée : 1:55:09 | ![]() |
Cette conférence s'est déroulée dans le cadre du colloque Robert Misrahi : pour une éthique de la joie qui s'est tenu au Centre Culturel International de Cerisy du 9 au 16 juin 2012.
Actes du colloque
Robert Misrahi pour une éthique de la joie
Véronique Verdier (dir.)
Editions Nouvelles Cécile Defaut - 2013
ISBN : 978-2-35018-339-8
Présentation du colloque
Robert Misrahi élabore une philosophie exigeante qui s’est toujours tenue à distance des modes traversant le champ intellectuel et qui pourrait se définir comme un humanisme moderne. Son propos est de décrire les conditions de possibilité de l’accès de chacun et de tous à une existence heureuse.
Ce colloque réunira des philosophes qui mettront en résonances avec leurs propres recherches les principaux aspects de cette philosophie: entre autres, la question du désir, du corps et de la conscience, la redéfinition du bonheur comme acte d’un sujet, la problématique de la liberté. C’est aussi le rapport d’une philosophie résolument novatrice à ses sources qui sera interrogé: quelle nourriture ont constitué les lectures de Spinoza et de Sartre? Quel sens l’auteur accorde-t-il à une philosophie du sujet qui se situe tout en s’en démarquant dans la prolongation de la phénoménologie de Husserl?
Des personnalités des sciences humaines, du monde de l’entreprise, du domaine artistique témoigneront du fait qu’une philosophie peut avoir une incidence concrète et existentielle. Ils interviendront pour dire comment cette philosophie s’est diffusée dans leur propre pratique.
On n’oubliera pas l’aspect politique de cette pensée qui aborde en particulier la crise, concept transversal, et tente de refonder le concept de démocratie. Création, bonheur et utopie constituant les différentes figures d’une philosophie contemporaine éminemment vivante et féconde.
Résumé de la conférence
Parce que la conscience est désir, la question éthique est de savoir comment vivre. Face au monde empirique s'imposent alors la nécessité théorique d'une anthropologie philosophique et la nécessité pratique d'une conversion. Seule cette conversion permet l'accès à un bonheur d'être: il est l'expérience et le déploiement du tout-autre. Elle est l'instauration d'un nouveau rapport à soi (autonomie), à l'autre (réciprocité véritable) et au monde (jouissance réfléchie). En chaque perspective se déploie une joie "substantielle". Celle-ci n'est pas seulement la surprise enthousiasmante, elle est aussi la jouissance d'un acte de création et de contemplation. Celui-ci est à la fois un dynamisme et un vécu dense, intense et justifié. Le sujet accède alors à une espèce de plénitude active, intuitive et consciente. Il devient jouissance d'être. J'appelle bonheur la mémoire, l'expérience actuelle et l'anticipation de quelques-uns des grands actes de la joie : fonder, aimer, agir.