

L’olfaction a tantôt été mystifiée, tantôt négligée, tantôt méprisée au fil des civilisations. Au 19e siècle, le mythe d’un sens archaïque, bestial, peu fonctionnel chez l’homme et n’ayant rien à voir avec l’intelligence et le langage s’est largement répandu en Occident. Les traces en mémoire d’expériences olfactives ont été postulées comme nécessairement inconscientes, refoulée, car trop liées à la sexualité.
Certes, des travaux scientifiques réalisés auprès d’anglophones, germanophones ou francophones montrent qu’il est difficile de mettre en mots nos perceptions, connaissances et souvenirs sur les odeurs et que le lexique olfactif reste pauvre et peu spécifique. Néanmoins, ce portrait d’un être humain déficient pour parler de ses expériences, connaissances et souvenirs olfactifs est de plus en plus sujet à controverses.
Ce séminaire-atelier était proposé par Maryse Delaunay-El Allam (Laboratoire de Psychologie de Caen Normandie, Université de Caen Normandie) dans le cadre de la Semaine de la mémoire, édition 2021.