

Cette communication a été filmée lors du colloque international "Le droit à Lefebvre" qui s'est déroulé du 29 au 31 mai 2018 à Caen.
En France, l’œuvre d’Henri Lefebvre n’a pas eu le plus grand des succès, contrairement au continent Américain où ses travaux ont fortement résonnés. Henri Lefebvre est aussi considéré comme un personnage influent de mai 1968 pour avoir promu l’autonomisation de ses étudiants au sein de la très hiérarchisée université de l’époque, et aussi pour avoir démontré les excès de la mondialisation capitaliste et de l’urbanisation. A 50 ans de ces révoltes étudiantes et de la publication du livre Le Droit à La Ville, par cet appel à colloque international et pluridisciplinaire, nous travaillerons donc à l’actualisation de la pensée lefebvrienne pour célébrer une œuvre à la croisée de la philosophie, de la géographie et de la sociologie, attachée à révéler les possibles déjà-là de l’émancipation ainsi qu’à l’analyse du capitalisme contemporain. Nous questionnerons la validité et l’actualité des outils conceptuels, méthodologiques et analytiques que l’auteur a légués dans la continuité des travaux amorcés à l’UNAM (Mexico) en 2016.
Lucía Fernández Gabard est professeure à l'Université de la République, à Montevideo (Uruguay).
L’auteure expose comment durant les dernières décennies à Montévidéo (Uruguay), des capitaux privés ont investis le traitement des déchets, y voyant un marché émergent. Ce processus, impulsé par de puissants groupes économiques, s’accompagne de la mise en place de normes publiques urbaines d’inspiration néolibérale qui vont ainsi transformer la ville et ségréguer encore plus intensément les plus démunis. En effet, en prétextant la nécessité environnementale, le capital va déposséder les « classificateurs informels », ces exclus du marché du travail qui vivent des déchets et de leurs recyclages, de leurs matières premières.