

Fabrice Liégard, socio-anthropologue Structure de recherche associée à la MRSH : CERREV, Pôle Risques, Qualité et Environnement Durable Date : 13/03/2018 Lieu : MRSH Durée : 1:07:13 | ![]() |
Cette communication a été enregistrée dans le cadre du séminaire Les limites de l’humain organisé par le pôle Risques de la MRSH.
Fabrice Liegard est maître de conférences associé au Département de sociologie de l’Université de Caen. Il travaille dans le champ de la socio-anthropologie psychanalytique.
Résumé de la communication
L’utopie californienne d’une démocratie transparente et horizontale des années 60-70 a cédé la place à une gouvernementalité néolibérale (M. Foucault) exercée au moyen de la mise en algorithmes de l’ensemble de la vie humaine. Le transhumanisme, nouvelle utopie en accord avec ce modèle de gouvernementalité, promeut l’idée d’une satisfaction abolissant les limites instituantes de notre humaine condition. Ce faisant, il participe d’un mouvement apparemment contradictoire, celui d’une inflation narcissique de masse alliée à son envers de désubjectivation. Aussi, les critiques, qu’elles soient scientifiques, humanistes, religieuses ou politiques nous semblent manquer ce que ce nouvel imaginaire techno-libéral recèle de voeux inconscients. Une anthropologie fondamentale orientée par la psychanalyse peut nous éclairer sur ce point. Nous illustrerons notre propos en montrant que le transhumanisme ignore tout de ce qu’est un corps, en tant que corps spécifiquement humain.