

Structure de recherche associée à la MRSH : LASLAR Date : 30/11/2017 Lieu : Amphi MRSH Caen Durée : 54:34 | ![]() |
Cette communication a été enregistrée lors de la seconde journée d'études consacrée à Jacques Rivette organisée par le LASLAR. Cette journée traitait des adaptations et de l’influence des écrivains fétiches du cinéaste sur l’écriture de ses scénarios. Influence directe ou indirecte, revendiquée ou inconsciente, centrale ou diffuse, intégrale ou partielle. Il s’est agi de porter la réflexion sur les méthodes de transposition ou d’assimilation de textes littéraires à l’échelle d’une inspiration toujours sensible aux chemins de traverse et aux risques de la réécriture.
José Moure est professeur en études cinématographiques à l’Université de Paris 1 – Panthéon-Sorbonne. Il est directeur de l’UFR des arts plastiques et sciences de l’art, et du Centre Saint-Charles. Il est responsable du master « Cinéma & audiovisuel » et dirige l’équipe « Cinéma » de l’Institut ACTE (UMR 8218). Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur le cinéma dont Vers une esthétique du vide au cinéma (L’Harmattan, 1997), Michelangelo Antonioni, cinéaste de l’évidement (L’Harmattan, 2001), Le Plaisir du cinéma : analyses et critiques des films (Klincksieck, coll. « Essai caméra », 2012). Avec Daniel Banda, il publia les anthologies : Le cinéma, naissance d’un art (1895-1920) (Flammarion, coll. « Champs Arts », 2008) ; Le cinéma, l’art d’une civilisation (1920-1960) (Flammarion, coll. « Champs Arts », 2011) ; Avant le cinéma, l’œil et l’image (Armand Colin, coll. « Cinéma/arts visuels », 2012) ; Charlot, histoire d’un mythe (Flammarion, coll. « Champs Arts », 2013).
Résumé de la communication
Avec Ne touchez pas à la hache, son avant-dernier film, Jacques Rivette se voit contraint de « pirater » au pied de la lettre un récit de Balzac, le deuxième volet de l’Histoire des Treize, pour pouvoir filmer deux acteurs d’élection : Guillaume Depardieu et Jeanne Balibar, et passer en contrebande sa manière « flibustière » de faire du cinéma. Louvoyant, comme jamais il ne l'avait fait auparavant, au plus près des écueils de l'adaptation académique et cherchant à transposer en termes cinématographiques l'écriture balzacienne, Rivette s'amuse à éprouver la force impure du cinéma jusqu'à donner l'illusion toute théâtrale que sa mise en scène pourrait se diluer dans l'océan des mots. Mais il n'en est rien. La mise en scène résiste au texte et le texte à la mise en scène dans un mouvement d’abordage permanent qui fait de Ne touchez pas à la hache un film de pirate où en compressant Balzac, Rivette fait du Stevenson.