

Dominique Ancelet-Netter, chargée d'enseignement Institut Catholique de Paris Structure de recherche associée à la MRSH : ERLIS Date : 11/10/2016 Lieu : MRSH Caen Durée : 42:05 | ![]() |
Cette manifestation a été enregistrée dans le cadre du séminaire "Dire l'événement - regards croisés", organisé par l'équipe ERLIS, dont la thématique de l'année 2016-2017 porte sur les circulations, influences et réceptions.
Dominique Ancelet-Netter est actuellement chargée d'enseignement à l'Institut catholique de Paris, à l'École des Bibliothécaires et Documentalistes et à l'ISEG-Paris. Après une double formation en lettres (Paris IV- Sorbonne) et en gestion (IAE-Paris, Panthéon-Sorbonne), elle a exercé des fonctions en organisation et communication bancaires dans un établissement financier. Passionnée par les mécanismes de l'argent, du langage et par le Moyen Âge, elle a concilié ces trois axes en menant des recherches sur l'analyse sémantique du vocabulaire économique et financier à la fin du Moyen Âge, objet de sa thèse à l'Institut catholique de Paris. Elle est docteur ès Lettres de l'ICP depuis janvier 2008.
Résumé de la communication
Comment des chansons satiriques constituant une littérature à la fois clandestine, critique et parodique sous la Régence peuvent énoncer l’événement et la complexité de la première grande crise financière de l’époque moderne ? Cette communication est centrée sur un corpus constitué de chansons populaires, anonymes et parisiennes sous la Régence, entre 1718 et 1720, ces « vaudevilles » et autres airs du Pont-Neuf traitant de la création, de l’essor puis de la faillite de la Banque générale de John Law. Ces chansons légères marquent ainsi une acmé dans « le dit de l’argent ». Par un lexique financier prégnant, technique, élaboré voire savant, l’association syntagmatique du champ lexical de l’argent à celui de la grivoiserie, voire de la grossièreté reste aussi dans le ton habituel de ces chansons. Folle journée, un événement heureux ? L’émeute du 17 juillet 1720 consécutive à la banqueroute du Système de Law avec ses nombreux morts n’est jamais nommée, comme si les chansons voulaient éviter le tragique, et rester dans le ton de la légèreté exprimées par des vers de mirliton, pour rester dans le genre de la chanson, « texte-musique-interprétation comme éternisation possible d'une fugacité - autrement dit l'art de fixer l'air de notre présent[1]», et en l’occurrence, de notre passé.
[1] Chanson. L’art de fixer l’air du temps. De Béranger à Mano Solo de Stéphane Hirschi. Les Belles Lettres / Presses universitaires de Valenciennes, « Cantologie », Esthétique de la chanson française contemporaine de Joël July. L’Harmattan, « Univers Musical », Recension par Lisa Bizzoni, htttp//id.erudit.org/1672