

Emmanuel Jourda, docteur en études politiques Structure de recherche associée à la MRSH : CERREV Date : 07/06/2016 Lieu : IMEC Durée : 29:33 | ![]() |
Cette communication a été enregistrée dans le cadre du colloque intitulé Avec Lefort, après Lefort : Prendre en charge l’expérience de notre temps qui s'est déroulé à l'IMEC et à l'Université de caen Normandie du 7 au 9juin 2016, sous la direction de Sylvain Pasquier & Clément Poutot.
En 1966, Claude Lefort fut nommé à l’université de Caen afin d’y créer le Département de sociologie. Cinquante ans après, ce département, entouré de la revue du MAUSS, d’Anamnèse et des laboratoires du CERReV (EA 3918) et Identité et subjectivité (EA 2129), entend fêter sa naissance en interrogeant à nouveau l’œuvre de son fondateur. À la suite des quelques manifestations organisées autour de lui de son vivant ou après, l’hommage que nous voulons lui rendre ne peut valoir s’il ne consiste dans une nouvelle interrogation de la pertinence de son œuvre et de sa démarche aujourd’hui et demain. Si l’héritage est assez bien connu, la question de savoir qu’en faire maintenant reste ouverte. Dans quelle mesure une pensée qui a tant apporté à la compréhension de la modernité et du XXe siècle peut encore éclairer « les ténèbres » du monde qui lui succèdent ?
Emmanuel Jourda est docteur en études politiques (EHESS).
Résumé de la communication
Bien que l’actuel pouvoir en République populaire de Chine soit constamment observé, sa forme politique reste insuffisamment appréhendée. Or, son histoire est dorénavant majoritairement post-révolutionnaire. Il n’est donc plus pertinent de concevoir le régime chinois suivant les terminologies communistes classiques, quarante ans après la mort de Mao Zedong.
La présente communication vise à offrir des clés de compréhension des enjeux de l’après-révolution chinoise, pour mieux comprendre les mues d’un système qui est bien moins immobile et monolithique qu’il n’y paraît. La méthode choisie consiste à déconstruire les différentes étapes de la sortie de la révolution maoïste, en les confrontant au processus de l’après-révolution française. Le résultat obtenu est qualifié grâce aux concepts proposés par Claude Lefort, notamment celui de lieu vide du pouvoir. Cela permet d’illustrer comment les dirigeants chinois ont dû inventer un modèle politique hégémonique, afin de sortir du totalitarisme, tout en préservant le Parti communiste chinois d’une banalisation démocratique.