

Alexandre Magnan, chercheur en vulnérabilité et adaptation Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI) Structure de recherche associée à la MRSH : Villes et sciences sociales Date : 11/03/2014 Lieu : MRSH, Caen Durée : 56:07 | ![]() |
Cette conférence a été donnée dans le cadre du séminaire pluridisciplinaire "Villes" de la MRSH intitulé pour l'année 2013-2014 Villes et catastrophes.
Alexandre Magnan est chercheur à l’Institut du Développement Durable et des Relations Internationales (Iddri, Sciences PO, Paris). Il est spécialiste des questions de vulnérabilité et d’adaptation aux risques naturels et aux changements environnementaux. Il a récemment publié Des catastrophes... "naturelles" ? (Le Pommier-Belin, 2014), Changement climatique : tous vulnérables ? (Presses de la Rue d’Ulm, 2013) et Ces îles qui pourraient disparaître (Le Pommier-Belin, 2012).
Résumé de la communication
Depuis mars 2011, l’ultime catastrophe a un nom : « Fukushima ». Les images de l’explosion de la centrale nucléaire japonaise ont véhiculé, à travers le monde et en chacun de nous, des sentiments partagés : d’un côté, l’effroi, né de la mise en image des menaces qui pèsent sur l’humanité ; de l’autre, l’espoir, celui d’une prise de conscience (tardive) que nos systèmes modernes ont atteint un point critique, peut-être même certaines limites.
Les débats, à l’international comme en France, se sont très vite focalisés sur la question du nucléaire : « doit-on continuer ou pas ? ». Ainsi la catastrophe de mars 2011 est-elle devenue « technologique ou industrielle ». Cela a contribué, aux côtés de la médiatisation du problème des émissions de gaz à effet de serre, à faire émerger sur la place publique une question cruciale de société, celle de l’approvisionnement énergétique et de ses conséquences. Oui mais… cela a également conduit à négliger un fait d’importance, à savoir qu’à l’origine de l’explosion nucléaire, il y a un méga-tsunami associé à un méga-tremblement de terre. Autrement dit, ce sont des aléas naturels qui ont déclenché la catastrophe du « 3.11 », ce qui interroge lourdement le rapport que les sociétés industrialisées entretiennent aux risque naturels, et en particulier aux aléas d’intensité extrême mais de faible occurrence.