

Auteur : Frédérick Lemarchand Date : septembre 2007 Structure de recherche associée à la MRSH : CERREV, Pôle Risques, Qualité et Environnement Durable |
Qui a remarqué le déplacement de la statue de Prométhée de la place publique de Pripyat[1] , la ville des travailleurs de la centrale nucléaire, vers les décombres de l'entrée de l'usine, où son stockés les déchets ?
Pripyat, sortie de terre au cours des années 1970, ville aujourd'hui fantomatique et déserte, hébergeait naguère plusieurs dizaines de milliers de travailleurs du nucléaire et leurs familles, soit près de cinquante mille habitants. Première ville évacuée, elle renferme sa mémoire dans une ruine d'un type nouveau, celle de notre civilisation du progrès et du développement. De quoi nous parle cette ville ? Non pas du lieu secret et étrange de l'installation industrielle, mais d'elle-même, de la vie quotidienne, des lieux que nous connaissons, de ces lieux familiers que l'on trouve dans toutes les villes du monde.
[1] Sur cette place avait été érigée une statue en bronze, représentant le Titan Prométhée levant les bras vers le ciel pour s'emparer du feu, afin de le donner aux hommes.