

Auteur : Nicolas Bautès Date : décembre 2011 Structure de recherche associée à la MRSH : ESO-Caen |
Le long de l'allée menant au Gangaur Ghat, non loin de la porte et des escaliers (ghats) ouvrant sur le lac Pichola, au cœur de la cité d'Udaipur, se jouxtent échoppes, restaurants et hôtels touristiques. Leurs propriétaires, toujours plus nombreux, se prêtent à une vive compétition, de plus en plus visible dans l'espace.
Sur les façades, dans les rues, les banderoles et les pancartes publicitaires invitant les touristes s'ajoutent aux lieux touristiques pour marquer l'espace de leur empreinte, au point souvent de faire disparaître ce qui semble, comme ici, constituer à la fois les lieux centraux des pratiques sociales et le motif principal de l'attrait touristique : le patrimoine.
Matériel ou immatériel, inscrit dans la pierre, dans les pratiques religieuses et sociales locales, mis en récit au travers de l'histoire de l'ancien royaume princier hindou et figure centrale des politiques de conservation et de développement touristique, l'espace du patrimoine est lui-même inscrit dans un jeu d'images qui conduit à le faire disparaître.
Paradoxes de la publicisation des lieux et de la saturation médiatique propres au tourisme ou révélateur des véritables enjeux liés à un processus de marchandisation qui est loin de concerner les seuls lieux touristiques ?